Grimod de la Reynière

Grimod de la Reynière

Sep 16, 2013jules petroz

Grimod de la Reynière - sold

Descendant d'une famille de fermiers généraux, richissime et fin gourmet, Grimod de la Reynière (1758 - 1838) est un homme de l'ancien régime, fantasque, cynique et spirituel. Mais il est aussi le témoin du bouleversement que s'apprête à connaître la cuisine Française au XIXème siècle, avec la montée en puissance des restaurants et de la bourgeoisie.

L'auteur...

Les œuvres de Grimod de La Reynière sont essentielles à l'histoire de la cuisine française, car elles marquent le début du journalisme gastronomique. Désœuvrés après la Révolution, les grands cuisiniers auparavant employés chez les aristocrates ont trouvé un nouveau public pour leur art, et une nouvelle ambiance gastronomique, le restaurant, dont la forme moderne a vu le jour vers 1800. Entre 1803 et 1812, Grimod - grand gastronome et écrivain de talent, viveur et esthète, ami de Louis Sébastien Mercier et de Restif de La Bretonne, ces maîtres de la découverte de Paris - a créé simultanément la critique gastronomique, le jury de dégustation et la publicité culinaire. C'est le créateur de la littérature gastronomique avec « L'almanach des gourmands » qu'il publiera de 1803 à 1812. Ce premier véritable périodique culinaire propose à ses lecteurs « des promenades nutritives à travers les quartiers de Paris, pour y découvrir les meilleurs restaurants, cafés, confiseurs, épiciers, porcelainiers » La tâche est immense et il institue un jury de dégustateurs dont le rôle est de délivrer des « légitimations » qui seront fidèlement reproduits dans l'almanach. Il récidive avec « le journal des gourmands et des belles, l'épicurien Français » (1806 - 1815) et devient réellement l'inventeur de la presse gastronomique, une sorte de mariage entre belles lettres et bonnes chères. « Le manuel des amphitryons », paru en 1808, est, avec « La physiologie du goût » de Brillat Savarin, un monument de la littérature gastronomique. Divisé en trois parties, il offre un « traité de la dissection des viandes » illustré de planches datant du siècle de Louis XIII afin d'instruire l'amphitryon du XIX ème siècle qui, s'il ne sait ni découper ni servir pourrait être « comparé au possesseur d'une belle bibliothèque qui ne saurait lire ». Suit un « traité des menus » où apparaissent de nombreuses innovations, et où on voit en particulier l'apparition de la pomme de terre, servie en purée, en accompagnement du « bifteck », celle des soufflés et des « chauds - froids ». La dernière partie, qui conserve une actualité certaine, traite d'éléments de la politesse gourmande et constitue une sorte de manuel du savoir vivre, au service des plaisirs de la table. Les éléments de politesse gourmande qui concluent le volume "forment un code de civilité dont certains de nos contemporains pourraient encore tirer profit". Le manuel des amphitryons Paris, chez Capelle et Renand, 1808. In-8°, reliure demi-basane havane, dos lisse avec caissons et titre dorés, pièce de titre rouge, 384 pp. Edition originale très rare de cet ouvrage incontournable de gastronomie. Vicaire 427, Oberlé 135 Exemplaire  complet, ainsi que  la "Table alphabétique et raisonnée", de l'annonce et de la page d'errata, qui manquent très souvent en fin d'ouvrage. Couverture usée, une gravure flottante intérieur frais.


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